D’après les premiers résultats de près de 10 ans de recherche sur 42 variétés de café, dont 12 variétés locales et 30 sélectionnées parmi les plus performantes de différents pays du monde, les chercheurs agronomes de l’INERA/Mulungu ont annoncé ce vendredi 21 janvier 2022 que 4 (Hybride Mulungu, Jackson et Bourbon Mayaguez 71 et 139) de 12 variétés qu’on trouve localement, sont celles qui s’adaptent le plus à l’environnement, aux systèmes de production et aux attentes en matière de revenus des caféiculteurs de Kabare et Kalehe. Les variétés H1, EC16, Pareinema, Batian, SL28 et IPR 103 de 30 variétés importées se sont aussi bien comportées dans ces territoires, mais ne peuvent être disséminées qu’avec l’autorisation de leurs pays d’origine, ont souligné les mêmes chercheurs agronomes.
« Les 4 variétés sélectionnées localement ont répondues à certaines normes et sont adaptées au sol de Kabare et Kalehe deux territoires du Sud-Kivu où nous avons jusque-là effectué ces essais. Ces variétés résistent aux maladies et ont bon goût. Nous avons effectué plusieurs tests de dégustation de ces variétés pour connaitre leur qualité à la tasse. Pour cela, nous avions utilisé les laboratoires de l’ONAPAC, de Virunga Coffee à Goma et le laboratoire de Sustainable Harvest aux Etats-Unis. Nous avons par la suite fait une moyenne des résultats en termes de score de chaque café. Les scores obtenus par ces 4 variétés étaient bons et pourraient permettre à ces cafés d’avoir des prix compétitifs sur le marché mondial », a expliqué Paul Mulemangabo, Chercheur scientifique et Chef d’antenne au Programme National des Recherches sur le café à l’INERA Mulungu.
Ces recherches financées par l’USAID, d’abord à travers le projet Kahawa Bora ya Kivu, ensuite Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika), sont menées non seulement dans le but d’enrichir la collection semencière et créer une diversité génétique des cafés résilient pour la RDC, mais également, de déterminer les meilleures variétés en termes de résistance à la rouille, de rendement, de goût et de qualité. Elles ont ainsi déjà permis d’identifier et comprendre les matériels génétiques disponibles dans la province du Sud-Kivu, et voir comment diversifier ces matériels, soit par les importations ou par des sélections locales, a renchéri Paul Mulemangabo, chercheur agronome à l’INERA.
Ce dernier fait savoir en outre que l’INERA Mulungu a déjà un parc semencier des 4 variétés locales de café qui va donner cette année (2022) sa première production des semences pures. Et d’ajouter que la prochaine étape de ces recherches va se focaliser sur la légalisation, l’homologation et l’enregistrement de ces variétés au catalogue national.
Une fois cette procédure remplie, ces variétés seront mises à la disposition des producteurs pour améliorer la production, la productivité et la qualité de leur café à la tasse, car selon Paul Mulemangabo, le café se vend en fonction de ses attributs en termes de qualité et de quantité. Deux atouts majeurs que le projet SVC/Lima-Faidika promeut pour que les paysans du Sud-Kivu gagnent plus.
Rédaction