Le Professeur Papy Bolalowembe, Directeur Agronomique à l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC) et Gilbert Makelele, Président du Groupement d’intérêt Economique Réseau des Coopératives des Producteurs de Café Cacao du Congo (GIE RCPCA), se sont exprimés ce 1 mars 2022 sur l’accord de collaboration qui existe entre leurs deux structures respectives.
C’était au Pullman Hôtel dans la capitale congolaise Kinshasa, lors d’une conférence sur le Partenariat Public-Privé (PPP) que Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika) financé par le peuple américain et l’USAID, a facilité aux côtés du Cabinet d’expertise en climat des affaires et gouvernance (CECAG), la RAWBANK ainsi que de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). Le thème retenu : « Le PPP un véritable atout pour le développement agricole, environnemental et énergétique en RDC ».
Inciter les secteurs public et privé à travailler de concert pour investir dans le développement de l’agriculture ; est l’objectif poursuivi par spécialement SVC/Lima-Faidika qui accompagne depuis 2017 les acteurs du secteur agricole du Sud-Kivu dans les chaînes de valeur café, haricot et soja afin de les amener à développer une culture entrepreneuriale basée sur les investissements durables. L’une des composantes de SVC/Lima-Faidika s’attèle à cet effet sur le climat des affaires avec un accent particulier sur le Partenariat Public-Privé.
Au cœur des débats du panel « agriculture », le Président du RCPCA, M. Gilbert Makelele, a d’abord évoqué le parcours suivi pour décrocher l’accord de collaboration avec le secteur public : « Pour arriver à cet accord, en juin 2019, nous coopératives des producteurs de café-cacao, sous la facilitation du projet SVC/Lima-Faidika, nous avons d’abord commencé par nous structurer en réseau en formant un groupement d’intérêt économique. En 2020, nous avons introduit une demande de partenariat auprès de l’ONAPAC afin qu’ensemble secteur privé et public nous contribuons aux efforts de production des petits producteurs, de transformation, d’exportation et de promotion de la consommation locale de notre café. En juillet 2021, nous avons enfin signé ce protocole d’accord », a-t-il expliqué.
Ce partenariat s’articule sur plusieurs aspects parmi lesquels l’appui conseil de l’ONAPAC aux producteurs, la promotion du café de spécialité et l’usage mutuel des locaux et des laboratoires ou des autres moyens logistiques, a confié pour sa part le Pr. Balalowembe de l’ONAPAC : « Grace à cet accord, à ce jour le GIE RCPCA utilise les locaux et là où il y en a le laboratoire de l’ONAPAC à GOMA, BENI, BUKAVU et KINSHASA. L’ONAPAC aussi utilise sur l’île d’Idjwi au Sud-Kivu, le laboratoire de dégustation et d’analyse du café d’une coopérative membre du réseau. Cette collaboration facilite aussi à l’ONAPAC le contact avec différentes coopératives dans le café-cacao ».
Cette nouvelle forme de collaboration permet une clarification et une compréhension des rôles et des responsabilités entre les deux parties publique-privée, ont renchéri les deux panelistes. La pertinence de cet accord est entre autres la réduction de la fraude, «La fraude touche 40% de la production des filières café-cacao. Nous avons à cet effet un sérieux problème de statistique. Sur le plan technique cette collaboration avec le réseau va limiter la fraude, booster la production a plus de 25% et nous permettre d’avoir des statistiques fiables des exportations de notre café », a déclaré le Pr. Balalowembe de l’ONAPAC
Les deux parties ONAPAC-GIE RCPCA ont estimé que cette première forme d’accord témoigne d’une volonté d’agir de manière locale et ciblée, dans un pays où les PPP sont encore rares. Elles se proposent ainsi pour la suite, d’étoffer leur protocole avec un montage financier et une analyse des risques pour que ce partenariat soit « Ppayable« , c’est à dire qu’il génère un profit financier pour les deux parties.
Elles ont pour cela identifié des opportunités des P.P.P. qu’elles peuvent implémenter ensemble dont la mise en place des usines de torréfaction du café, des chocolateries, et, a insisté le Président du GIE RCPCA l’exploitation agricole par les privés des concessions abandonnées par l’Etat.
Notons que, les PPP offrent aux gouvernements un mécanisme pour financer plus rapidement des meilleures infrastructures et la fourniture de services publics. Durant ces deux jours de conférence soit du 28 février au 1 mars 2022, en plus du secteur agricole, différents panélistes ont tablé également sur des questions énergétique, d’infrastructure et de l’environnement. Il a été aussi l’occasion d’expliquer davantage ce que c’est un P.P.P.
L’audience, constituée de représentants du gouvernement, des services et établissements publics, des opérateurs économiques, des institutions financières et des organisations non gouvernementales locales et internationales, a suivi avec beaucoup d’intérêt les exposés que les panelistes ont réussi à rendre accessible malgré la technicité du sujet.
Rédaction