Respecter, faire respecter et promouvoir les droits des femmes à la non-violence, à la prise de décision et à la propriété, tel est l’engagement pris par les hommes membres de Majirane, d’Inter Association Zuki/Luhihi, d’Action Congo pour le Développement (ACD), d’Action Jeunesse et Paix (AJP) et de l’entreprise CISHESA. Ces Organisations des Producteurs (OP) et acheteurs des haricots et soja de Kabare, viennent de participer à Katana du 28 juin au 1 juillet 2021 à un atelier de formation sur l’apprentissage du genre par l’action (Gender Action Learning System (GALS)), organisé par Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika), avec le financement du peuple américain et de l’USAID.
« Par rapport à la non-violence, je vais instaurer la culture des dialogues dans ma propre famille et je vais associer ma femme à la gestion de nos biens. (…) Je vais aussi sensibiliser les autres hommes dans notre OP et dans notre paroisse afin de changer leurs mentalités et leurs façons de voir et de vivre avec les femmes », s’est engagé Jean-Pierre LUFUNGULO, Secretaire de l’OP Majirane.
« C’est aujourd’hui que je me rends compte que j’ai discriminé ma femme. Elle voulait adhérer dans une AVEC (Association Villageoise d’Epargne et de Crédit), je lui ai dit non. Maintenant que je suis outillé sur les droits de la CEDEF, je comprends que, comme moi, elle a la liberté d’adhérer aux associations de son choix. Je m’engage à accompagner et aider ma femme et toutes les femmes de ma communauté à jouir de leurs droits. Je vais échanger sur ces droits de la CEDEF avec d’autres hommes de mon milieu » s’est également engagé Eric Kusinza, Coordonnateur de l’association « Action Jeunesse et Paix, AJP » de Mudaka.
5 droits issus de la Convention des Nations Unies sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF), ont été étudiés et analysés lors de cet atelier. Les groupes composés uniquement des hommes ont identifié les actes et les décisions discriminatoires qu’ils posent et prennent à l’égard des femmes au sein de leurs ménages, organisations et communautés. Ils ont ensuite proposé des solutions pour remédier à ces comportements qui discriminent les femmes. De leur côté, les femmes ont aussi analysé les formes de discriminations dont elles sont victimes dans leurs milieux comme l’accès à la terre, l’affectation des revenus, la prise de décision sur les biens de la famille, la prise de parole dans les réunions communautaires.
L’objectif poursuivi par cet outil nommé dans la méthodologie GALS « Diamant CEDEF » était pour les hommes de trouver des solutions pour réduire ces formes de discrimination, et pour les femmes de connaitre leurs droits.
« Plusieurs études menées dans différents pays au monde dont la RDC, ont démontré que les femmes sont les plus marginalisées et discriminées. La méthodologie GALS se focalise ainsi sur certains droits de la CEDEF qui sont les plus violés dans bon nombre des pays et qui sont aussi, hélas, méconnues des femmes elles -mêmes. Il s’agit notamment du droit à la non-violence, de l’égalité du genre dans la prise de décision, du droit à la propriété, de la liberté de penser, se déplacer et d’adhérer aux associations, ainsi que du droit égal au travail et au loisir. Les membres des OP, et surtout les femmes, doivent connaitre ces droits pour des chaînes de valeur plus inclusives afin de mieux produire et engager le marché », a confié Gisèle Mukabalisa, Consultante Formatrice de SVC/Lima-Faidika, en expliquant ainsi, le pourquoi de ce chapitre dans les outils GALS.
Signalons que cette formation GALS était à sa troisième phase après deux autres organisées en 2018 et en 2019 en faveur de ces organisations et groupes des producteurs des haricots et soja venus de Luhihi, Mudaka, Chituzo/Muresha et Mabingu/Kabamba toujours dans le territoire de Kabare.
A travers ces formations, SVC/Lima-Faidika vise à renforcer les capacités et améliorer les connaissances, les aptitudes, les pratiques et les capacités techniques susceptibles de contribuer à la création de l’emploi, le succès des affaires, la priorisation des opportunités dans l’agriculture, la résilience, l’inclusion sociale notamment des groupes cibles dans les chaînes de valeur café, soja et haricot ; particulièrement dans les ménages d’agriculteurs , les membres des coopératives et associations des producteurs agricoles ; de petits commerçants, etc.
Rédaction