Depuis septembre 2020, les Conseils Agricoles Ruraux de Gestion (CARG) avec l’appui de Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur financé par le peuple américain et l’USAID, mettent en œuvre au Sud-Kivu un Système d’Information sur le Marché (SIM) dans 6 marchés des territoires de Kabare, Kalehe et Walungu au Sud-Kivu.
Ce système vise à informer les producteurs, les commerçants et les consommateurs sur les prix et les marchés de 10 produits agricoles ( haricot, soja, maïs, tomate, patate douce, manioc, riz, pomme de terre, huile de palme, oignon) les plus consommés dans lesdits territoires afin qu’ils n’achètent ni ne vendent à perte.
Cependant près de 9 mois après, il a été observé dans ces marchés dont celui de Kamanyola, que la plupart des producteurs et vendeurs continue à utiliser différentes unités pour mesurer le poids de leurs produits alors que les indices des prix sont fixés et affichés au kilogramme (Kg).
Certains emploient encore des bassines en plastique, d’autres des assiettes creuses communément appelées « namaa », d’autres encore des anciennes boites de lait de la marque « Guigoz ». Seuls quelques rares parmi eux recourent à la balance.
« Avec toutes ces unités de mesure, il est difficile de connaitre le poids et le prix exact des produits achetés ou vendus, voire d’en apprécier le rapport quantité/prix. Et dans tous les cas, c’est soit le vendeur ou l’acheteur qui est perdant. Pour mettre fin à cela, dans le cadre du SIM, nous avions opté pour le kilogramme comme unité de mesure standard, mais les producteurs et les petits vendeurs disent qu’ils n’ont pas des moyens pour se procurer des pèses. Ils acceptent aussi difficilement de payer 200 Francs Congolais (FC) (soit 0.1USD) par colis pour faire peser leurs produits auprès des rares commerçants qui ont des pèses au marché », a expliqué Byamungu François, Président et point focal du SIM/ au marché de Kamanyola.
C’est donc pour sensibiliser les producteurs et les vendeurs aux avantages de l’utilisation des balances et se conformer aux exigences du SIM de transparence et de traçabilité dans les transactions entre les acteurs dans la chaîne de valeur, qu’au courant du mois de juin 2021, les membres du comité de gestion du marché de Kamanyola ont cotisé 60 dollars USD et ont acheté 5 balances.
«Nous avons remis 2 balances à la cellule de maïs car elle est la plus grande. Les cellules des haricot et soja ont reçu chacune une, et la cinquième est restée dans le bureau du comité du marché. Les vendeurs s’habituent petit à petit à peser leurs produits et trouvent que c’est avantageux pour eux de connaitre la quantité de ce qu’ils achètent aux producteurs et de ce qu’ils vendent à leurs clients au marché et vice versa. Jusque-là nous ne faisons pas encore payer l’utilisation de ces balances », a expliqué Byamungu François, qui a poursuivi en confiant aussi que : « Ce sont seulement certains acheteurs en provenance de la ville de Bukavu et de la cité d’Uvira qui sont encore réticents à acheter les produits au kilo. Ils préfèrent les anciennes mesures, car souvent ils y gagnent quelques kilos de plus à l’insu des vendeurs et producteurs. C’est aussi pour eux que nous poursuivons les sensibilisations au sein du marché et que nous ne faisons pas encore payer l’utilisation des balances. »
C’est après cette phase de sensibilisation que les producteurs et vendeurs vont commencer à payer 200 FC par jour (0,1USD) pour l’amortissement, le remplacement et l’augmentation du nombre des balances, a précisé le président du comité du marché de Kamanyola.
Rédaction