Parmi les solutions envisagées pour préserver les aires protégées, qui s’étendent en République Démocratique du Congo (RDC) sur environs 550.000 km2, soit plus de 22% du territoire national, comprend le développement des activités agricoles durables au bénéfice des communautés riveraines, a indiqué Olivier Mushiete, Directeur Général à l’intérim de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
Il a participé le 1 mars 2022 à Kinshasa à la deuxième édition de la conférence sur le Partenariat Public-Privé (PPP), laquelle a été l’occasion pour des représentants du gouvernement, des services et établissements publics dont l’ICCN, d’une part, et des opérateurs économiques, des institutions financières et des organisations non gouvernementales locales et internationales, d’autre part de mieux appréhender, identifier et saisir les opportunités de collaboration qu’offrent l’approche PPP aux gouvernements, pour financer plus rapidement des meilleures infrastructures et la fourniture de services publics.
Facilitée cette année par le projet Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika) financé par le peuple américain et l’USAID ; ainsi que le Cabinet d’expertise en climat des affaires et gouvernance (CECAG), la RAWBANK et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), le thème global sur lequel durant deux jours ont tablé le secteur public et le secteur privé est « L’approche PPP, un véritable atout pour le développement agricole, environnemental et énergétique en RDC ».
Le panel consacré à l’ICCN a eu comme sous thème « les PPP dans la promotion de la biodiversité et la conservation des aires protégées : Rôles des secteurs public et privé ». Son DG Olivier Mushiete a d’abord brossé les grands défis auxquels l’ICCN fait face pour sécuriser certaines aires, surtout dans les zones minières, agricoles et les espaces occupés par des groupes armés dans certaines provinces de l’est de la RDC.
« Nous avons un effectif de 3.200 agents de surveillance pour l’ensemble de nos 72 aires protégées. Ce qui fait environs 7 personnes pour 1000 km2. C’est un grand challenge, car la plupart de nos gardes est très âgée, pas assez bien formée, mal payée et mal équipée. En outre, nos gardes ne sont pas entrainés pour faire la guerre ou mener des offensives contre des rebelles armés lorsqu’ils sont attaqués. Nous avons perdus plusieurs gardes ces derniers mois dans des attaques menées par des groupes armés dans la partie est de la RDC. A côté de ce problème, les paysans qui cherchent des terres à cultiver ou des minerais sont aussi une grande menace pour la biodiversité. Ils envahissent les zones tampons et empiètent les limites des aires protégées. En plus de tout ceci, certaines zones sont très reculées et difficilement accessibles », a confié Olivier Mushiete.
Des associations avec les communautés riveraines des aires protégées, des partenariats avec des opérateurs économiques privés permettraient entre autres stratégies à l’ICCN de veiller à ce que la biodiversité des aires protégées de la RDC soit préservée, estime son DG.
« La vision de l’ICCN consiste à collaborer avec des opérateurs privés pour financer des micros entreprises dans des domaines tels l’agriculture, l’énergie (eau, vent, soleil, biomasse), le tourisme, le marché carbone, etc. Ces micros entreprises vont non seulement générer des revenus pour l’ICCN, les opérateurs privés et les communautés locales, encourager et valoriser durablement la production agricole et forestière, mais surtout impliquer des centaines des milliers de personnes qui vont indirectement sécuriser les aires protégées », a indiqué le DG de l’ICCN.
Les PPP entre l’ICCN et les opérateurs privés dans le secteur agricole particulièrement, cibleraient ainsi le développement des activités agroforestières, des chaînes de valeur porteuses comme le café, le cacao et l’huile de palme, a -t-il cité de manière non exhaustive.
Olivier Mushiete lance à cet effet, un fervent appel aux investisseurs privés pour des appuis complémentaires aux efforts de l’ICCN. Selon lui, l’ICCN est ouvert aux propositions des projets PPP en provenance des opérateurs privés.
Une information que le projet SVC/Lima-Faidika va relayer auprès des Organisations des Producteurs agricoles et concessionnaires, qu’il accompagne et qui sont établis aux confins du Parc National de kahuzi Biega dans sa partie située au Sud-Kivu.
Rédaction