Qui pour prendre la présidence de la République démocratique du Congo en janvier 2024 ? La réponse à l’issue du vote prévu en décembre 2023. Alors que le conflit dans l’est du pays se poursuit, les jeux de pouvoir politiques s’accélèrent.
Le scrutin présidentiel est prévu en décembre 2023. Les candidats déjà déclarés se comptent par dizaine. Parmi eux, le plus à craindre par l’actuel président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, est Moïse Katumbi.
Selon l’Abbé Alain-Joseph Lomandja, analyste de la situation politique congolaise, un affrontement entre l’actuel président Félix Tshisekedi et son ex-allié Moïse Katumbi paraît plus probable.
« Le président de la République, Félix Tshisekedi, est soutenu par un grand nombre de leaders des partis politiques de la majorité dites de l’Union sacrée pour la République. Et vous avez de l’autre côté l’ancien gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi, qui est en train d’implanter son parti politique à travers le pays. Et les deux, on le sait, disposent d’énormément de moyens financiers pour pouvoir mener une campagne électorale dans ce pays continent. »
Mais l’Abbé Alain-Joseph Lomandja n’exclut pas non plus le gynécologue et prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege. « Mais entre les deux, il y a une donne qui peut bouleverser les choses, c’est la donne Denis Mukwege. »
Le prix Nobel de la paix n’a pour le moment pas officialisé sa candidature. Mais il n’a pas non plus exclu la possibilité d’être candidat à l’élection présidentielle.
Celui-ci s’est montré, ces derniers temps, très critique vis-à-vis de l’actuel système de gouvernance. Pour l’analyste politique, Israël Mutala, si le prix Nobel de la paix s’annonce candidat, il pourrait être menaçant pour Félix Tshisekedi.
« Parce que c’est le plus illustre de Congolais, le plus illustre par son combat pour la dignité des femmes. C’est quelqu’un qui est respecté à travers le monde, il a des entrées dans tous les cercles de décideurs du monde. Voilà, sa voix porte à l’international. A part cet aspect international, il y a aussi que beaucoup de Congolais voient en lui quelqu’un d’humain, quelqu’un qui ne fait pas la politique pour la politique et qui n’est pas là pour le positionnement. Quelqu’un qui se bat pour des valeurs, qui ne se bat pas pour des postes« , explique Israël Mutala.
Martin Fayulu, opposant politique expérimenté, peut être un poids lourd même si celui-ci ne bénéficie plus des mêmes soutiens politiques qu’en 2018. Martin Fayulu pourrait également s’effacer au profit d’une candidature de Denis Mukwege.
Il y a aussi l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo. Il s’est positionné comme un candidat sérieux à l’élection présidentielle de décembre malgré ses problèmes avec la justice.