Le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a présenté sa démission et celle de son gouvernement ce mardi 20 février 2024, conformément à la Constitution qui interdit le cumul des fonctions de membre du gouvernement et de député national.
Sama Lukonde et plusieurs de ses ministres ont en effet été élus députés lors des élections législatives du 20 décembre 2023 et ont choisi de siéger à l’Assemblée nationale, où leur mandat a été validé la semaine dernière.
Cette démission ouvre la voie à la formation d’un nouveau gouvernement, qui devra être nommé par le président de la République, Félix Tshisekedi, après consultation des forces politiques représentées au Parlement.
Quoi qu’il en soit, le chef de l’Etat a autorisé les membres du gouvernement sortant à expédier les affaires courantes, en attendant la nomination de leurs successeurs.
Il a également demandé à Sama Lukonde de lui faire un rapport sur la situation du pays et les actions menées par son équipe durant les deux ans de son mandat.
Le nouveau gouvernement devra faire face à de nombreux défis, notamment la relance économique, la lutte contre la corruption, la réforme électorale, ou encore la sécurisation de l’Est du pays où sévissent plusieurs groupes armés.
Rappel
Le paysage politique congolais a connu de profonds bouleversements ces dernières années, avec la rupture de la coalition entre le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila et le Cap pour le changement (CACH) de Félix Tshisekedi, qui avait permis la formation du gouvernement peu après les élections de 2018.
Le président Tshisekedi a ensuite lancé l’Union sacrée de la nation, une nouvelle plateforme regroupant des partis et des personnalités de l’opposition, de la majorité et de la société civile, qui a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
l’Union sacrée a remporté la majorité parlementaire lors des récentes élections. Le nouveau gouvernement devra donc refléter cette nouvelle configuration politique, tout en tenant compte des équilibres régionaux, ethniques et sociaux.
Il devra également plus tard s’atteler à préparer les prochaines échéances électorales, prévues en 2028, qui verront le renouvellement du président de la République, des députés nationaux et provinciaux, des sénateurs, des gouverneurs et des conseillers municipaux.