Des agri-multiplicateurs des semences venus des territoires de Kalehe, Kabare et Walungu en province du Sud-Kivu viennent de s’engager à produire des semences de haricot et de soja qui répondent aux normes de la production semencière telle que reconnue par le Service National de Semences, SENASEM. Engagement pris ce jeudi 16 septembre 2021 à la clôture de la formation de mise à niveau sur la procédure de certification et les bonnes pratiques culturales de haricot et soja, organisée à Katana par Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika), avec le financement du peuple américain et de l’USAID.
Ces agri-multiplicateurs indiquent qu’ils sont désormais capables de lister et expliquer les critères de choix propres aux types et variétés de haricots à multiplier. Ceci avant d’ajouter qu’ils connaissent déjà les étapes clés à suivre pour une bonne production des semences des haricots et soja dont la sélection d’un sol favorable à la culture, la sélection des semences aux meilleurs rendements, le semis, le démariage des plants, la protection des jeunes plants contre les ravageurs, la fertilisation des plants, l’entretient de la parcelle contre les adventices, la récolte, le battage-vannage et le stockage.
« On nous a appris que lorsqu’on veut produire des semences de haricot de bonne qualité, on doit se rassurer si le pourcentage de germination de nos semences est à 80% minimum, l’humidité à 13-15% maximum, les semences abîmées à 10% etc. (…) maintenant je suis capable de produire des semences de haricots et sojas qui peuvent être certifiées par le SENASEM », a expliqué Habamungu Bodson, un agri-multiplicateur de SOLFAP.
Pour le formateur du jour, Robert Tuombemungu, spécialiste en production des semences des légumineuses à INERA-Mulungu, la semence de bonne qualité est celle qui n’a pas encore perdu le pouvoir germinatif, qui est bien sèche et pure. A lui d’augmenter que « toute la semence doit être d’une même variété, pas de mélange et toutes les graines doivent avoir la même grandeur et propres. L’on doit y triée des objets étrangers comme des cailloux ou de la terre et ne doit pas être endommagée ou cassée, desséchée, avec de moisissure ou abîmée par les insectes ».
Ce dernier fait savoir par ailleurs que l’accès à des semences de qualité est un problème auquel fait face l’ensemble des petits producteurs agricoles africains et l’une des solutions à ce problème est le développement d’entreprises semencières locales qui s’alignent aux normes et procédures requises par le secteur.
Denis Lukenzi, Inspecteur semencier au sein du Service National de Semences, (SENASEM) et également formateur dans cet atelier, renseigne exactement à cet effet qu’il existe une procédure et normes à respecter pour que les semences soient certifiées en République Démocratique du Congo. Celui-ci parle de l’identification de l’éventuel agri-multiplicateur des semences avant l’admission au contrôle, la formation et prospection et validation des sites de multiplications des semences.
Denis Lukenzi ajoute que, pour que les semences soient certifiées, il faut aussi déclarer sa culture, analyser les semences produites et étiqueter. A lui de souligner que cette culture se fait sur au moins 1hectare qui ne doit pas porter une culture de même espèce pendant au moins deux (2) ans.
Signalons que ces agris-multiplicateurs des semences certifiées de haricots et sojas sont venus des différentes structures agricoles notamment, la Synergie des organisations paysannes engagées dans la lutte contre la faim et la pauvreté (SOLFAP) et BWEMA du territoire de Kalehe ; Kivu Agro Business (KAB) et BISHWEKA du territoire de Kabare ainsi que ceux du Groupe Agro-Pastorale (GAP) de Walungu, toutes partenaires au projet SVC/Lima-Faidika.
Rédaction