Membre de la Société Coopérative des Planteurs et Négociants du Café au Kivu (SNCPK), à 40 ans, Tuombeane Amani est propriétaire d’une plantation de café de 2.5 hectares qu’il avait hérité de ses parents sur l’île d’idjwi au Sud-Kivu. En septembre 2020 il a décidé d’agrandir sa plantation de 2100 vieux pieds de caféiers avec 900 nouvelles plantules de café. Amani n’avait cependant pas beaucoup de connaissances sur les bonnes pratiques de la culture du café. Non seulement il n’entretenait pas régulièrement ses caféiers, mais Il cultivait également dans le même champ plusieurs autres cultures dont des tournesols, des colocases, des patates douces, du sorgho, etc. Du fait de toutes ces mauvaises associations des cultures et par manque d’entretien, ces anciens pieds de café produisaient peu et ces 900 jeunes plantules de café ne poussaient pas bien. Ses caféiers présentaient des signes des maladies avec un taux de sévérité élevée de la rouille des feuilles.
Amani s’apprêtait à dessoucher ses jeunes plantes de café, lorsqu’il a appris à travers sa coopérative, que le projet Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima Faidika), financé par le peuple américain et l’USAID, va renforcer les connaissances en agronomie du café des caféiculteurs de l’île d’Idjwi à l’instar de ceux de Kabare et Kalehe, deux autres territoires du Sud-Kivu où le projet est implémenté depuis 2017.
Mi-janvier 2021, le projet a effectivement mis en place 307 Collèges de café sur l’île. Les paysans ont commencé à y apprendre comment soigner leurs caféiers afin qu’ils produisent et gagnent plus d’argent et améliorent ainsi leurs conditions de vie.
Amani et ses travailleurs se sont inscrits dans les collèges de café établis dans leurs villages. Proactifs et très motivés, dès les premières leçons, ses travailleurs et lui-même ont commencé à appliquer les pratiques apprises.
Sous l’assistance régulière des conseillers agricoles de SVC/Lima-Faidika, Amani et ses travailleurs ont commencé par sarcler et retirer du champ du café toutes les cultures qui entre autres empêchaient le café de trouver assez de nutriment dans le sol. Ils ont planté des bananiers pour l’ombrage selon les distances requises. Ils ont paillé toute la plantation de 3000 pieds de caféier. Amani a ensuite reçu gratuitement 8 tonnes des pulpes de café de la part de sa coopérative. Ces déchets lui ont servi à fabriquer du compost organique selon une technique de décomposition rapide enseignée par le projet SVC/Lima-Faidika. 45 jours après, ils ont appliqué ce compost sur les jeunes plantules de caféier. Enfin, comme la plantation se trouve sur une pente, pour lutter contre les érosions, SVC/Lima-Faidika leur a montré comment créer et creuser des rigoles dans la plantation et planter des haies aux alentours.
« Mes caféiers sont revenus à la vie à moindre coût grâce au projet SVC/Lima-Faidika. Je n’ai pas eu recourt aux pesticides. J’ai juste appliqué les bonnes pratiques agricoles apprises dans le collège de café et d’autres techniques que leurs conseillers agricoles m’ont enseigné pour sauver au plus vite mes caféiers. Aujourd’hui je suis fier d’être caféiculteur. Que Dieu bénisse les concepteurs, les bailleurs et tous ceux qui travaillent pour ce programme qui a répondu à mes réels besoins en tant que caféiculteur », a confié Amani.
Amani a vraiment de quoi se réjouir ! Pour entretenir et sauver ses 3.000 pieds de café, il a à peine dépensé 326.000 Francs congolais (soit 163 dollars USD). A date, ses jeunes plantules de café particulièrement, sont en très bonne santé et indemnes des maladies et des ravageurs. Il associe désormais son café avec des cultures qui apportent des nutriments au sol, comme les haricots. Les feuilles de ses caféiers sont vertes, vigoureuses et la rouille a complètement disparue de son champ. Ce très bon résultat l’a motivé ce mois de septembre 2021 à ajouter dans sa plantation, 560 nouvelles plantules de café.
Rédaction